« Retour à Reims » de Jean-Gabriel Périot invite le public à être les protagonistes de son avenir
Didier ÉriburnCélèbre philosophe et sociologue français, il quitte sa ville natale de Reims à l’âge de 20 ans et s’installe à Paris. L’itinéraire habituel d’un jeune homosexuel qui voulait simplement asseoir sa sexualité et réaliser ses ambitions intellectuelles en s’installant dans la capitale française (il a abordé le sujet dans une autre publication, ‘Penser à l’homosexualité).
Pendant trois ans et demi, l’auteur entretient une distance marquée avec sa famille, quelques cartes postales, de rares coups de fil… mais la mort de son père et la maladie de sa mère le poussent à revenir à Reims pour se réconcilier avec le passé. Didier Ériburn Dans un article publié en 2009, le titre du film était « Retour à Lance (fragment)‘, où il reconstruit comment il s’accepte sur le plan sexuel, et sur le plan politique parvient à se défaire de ce que sa famille était destinée à sa situation sociale.
Le succès de cet article a été immédiat, et bien que plus d’une décennie se soit écoulée depuis sa publication, différentes approches d’un texte aussi passionnant ont pris diverses formes de diffusion.il y a quelques années Thomas OstermeierLe légendaire metteur en scène de théâtre allemand relit son œuvre en se concentrant sur les contradictions de la classe ouvrière.
Point de départ partagé avec les cinéastes Jean-Gabriel Perrioil a également mis de côté les parties privées et personnelles de l’auteur de l’article et s’est tourné vers la brillante analyse politique de l’ouvrage : une tentative de Découvrez comment la classe ouvrière française, qui pendant des décennies a soutenu les idéologies de gauche et communistes, a abandonné ses anciennes croyances pour le vote des partis populistes et d’extrême droiteou du moins les droits les plus homophobes, classistes et xénophobes.
Le cinéaste se scinde en deux actions et un épilogue, le premier portant sur des portraits des conditions de vie de sa grand-mère et de sa mère dans les deux derniers tiers du siècle dernier, et le second sur le glissement progressif vers les partisans et affiliés d’avant-gauche Son famille a voté pour la droite politique française, plus rassis et archaïque. Partout en Europe, le sujet ne pouvait pas être plus approprié.
de nouveau, Jean-Gabriel Perrio Il brille à nouveau dans un art subtil et complexe utilisant des images d’archives, comme il l’a fait dans des œuvres précédentes. Plus de cinquante scènes de films (Jean Vigo, Maurice Piara, Jean-Luc Godard…) ainsi que des interviews de l’ère télévisée et des faits saillants de l’émission forment une combinaison judicieuse qui en fait un nouveau film. De l’intimité d’une mère particulière, nous passons au sujet féminin en général, et des choix politiques d’une famille particulière à la société dans son ensemble. Tout cela est enveloppé dans la poésie nostalgique des vieux films, comparée à l’immédiateté et à la dureté des images télévisuelles.
Comme le metteur en scène allemand, répétant sur la base de la répétition de ses pièces Didier Ériburn, le cinéaste français a également choisi les voix féminines comme fil conducteur.Si dans le cas du théâtre c’est Erin Jacobsdans « Retour à Reims » est Adèle HeinelD’une force surnaturelle et d’une personnalité combative, la voix de l’actrice change radicalement dans le film. Du coup, l’article écrit prend un tout autre sens dans l’image.
La maîtrise du cinéaste dans la sélection des segments les plus illustratifs d’un essai est fascinante. Sur tout le segment final qui disparaît dans le débat politique, le discours de classe sociale isole les électeurs dans l’individualisme et place les téléspectateurs dans la réalité la plus récente et la plus proche. À ce moment-là, le film révèle son ampleur au niveau international (notamment aux États-Unis et en Europe), voire de sa géographie spécifique dans un pays spécifique (la France).
Un film brûlant d’actualité qui, à la fin, examine les dangers de la démocratie actuelle (un fait récurrent et habituel dénoncé dans de nombreux films) pour suggérer des alternatives et des solutions possibles (le moment venu, du moins, tout n’est pas perdu).une Film politique et intellectuel, qui propose au public d’abandonner son rôle de simple spectateur et de devenir protagoniste de son propre devenir en démocratie.
69e Festival du film de Saint-Sébastien Zabaltegi-Tabakalera
titre original: Retour à Reims (fragment) mise en scène et scénario: Jean-Gabriel Périot (librement adapté de l’article de Didier Eribon) la photographie: Julia Migo musique: Michelle Croppdistribuer: Adèle Heinel période: 84 minutes nation: France (2021) distribuer: Atalante
résumé: Le film raconte une histoire politique intime de la classe ouvrière française du début des années 1950 à nos jours à travers différents documents d’archives.
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