Critique du film « L’officier et l’espion »
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direction: Roman Polansky
distribuer: Jean Dujardin, Louis Garrel, Emmanuel Segner, Grégory Gardebois, Hervey Pierre, Vladimir Jordanov, Didi El Sandel
Titre en VO : accuser
nation: France an: 2019 date de sortie: 01-01-2020 le sexe: drame Couleur ou noir et blanc: Couleur scénario: Roman Polansky la photographie: Pavel Edelmann
résumé: En 1894, un jeune officier juif, le capitaine français Alfred Dreyfus, est accusé de trahison pour espionnage allemand et condamné à la prison à vie sur l’île du Diable en Guyane française. L’un des témoins qui a rendu cette humiliation possible était le colonel George Piquat, qui dirigeait l’unité de contre-espionnage qui a trouvé l’espion. Mais lorsque Picquart découvre que des secrets militaires continuent d’être transmis aux Allemands, il est plongé dans un dangereux labyrinthe de mensonges et de corruption qui met en danger son honneur et sa vie.
Le plus : Polanski décortique chaque scène avec précision.
Pire encore : sa signification peut être mal comprise.
Rétablir l’affaire Dreyfus, c’est parler de corruption institutionnelle, de manipulation de l’information, de haine raciale, de remise en cause du pouvoir dans un système qui s’entête à cacher les erreurs plutôt qu’à défendre la vérité, et de l’impuissance de la tyrannie et des machines répressives. Toutes ces questions sont très délicates pour lesquelles Émile Zola a pu me gronder dans son célèbre délice textuel, et maintenant Roman Polanski enregistre cela dans un film Le film, mis à part les simplifications impliquées dans l’appel à la victimisation autobiographique de l’auteur, est à peu près une déclaration de principe.
Polanski est revenu au cinéma d’époque et l’a fait par la grande porte pour prouver qu’il reste l’un des maîtres incontestés du cinéma actuel, non seulement en entreprenant une reconstruction irréprochable de l’histoire et en composant une allégorie politique retentissante en miroir du nôtre Times, mais aussi à cause de sa capacité à raconter de manière addictive un roman policier qui nous noie dans les égouts du pouvoir pour en exposer toute l’hypocrisie et la turpitude morale. L’Officier et l’Espion fait partie de ces œuvres construites au fur et à mesure par le pointillisme cinématographique, et lorsqu’on se plonge dans ses descriptions de scènes méticuleuses, elle révèle sa cohérence, où les moindres détails deviennent pertinents.
Le réalisateur a toujours été un expert lorsqu’il s’agit de révéler ce qui se cache derrière l’extérieur et de nous montrer son côté le plus sombre. Il le fait ici, comme dans ses films, à travers l’image de la victime et du bourreau, et les concepts de vérité et de mensonge, d’innocence et de culpabilité, de bien et de mal, d’obsession et de mensonge. En adaptant le best-seller éponyme de Robert Harris, il a peut-être envie de composer un exorcisme personnel, qui témoigne peut-être de son rôle de cinéaste. Polanski a toujours été un réalisateur fidèle à lui-même, moderne, acerbe, perspicace, mal à l’aise et audacieux.
Tout cela dans l’esprit de son dernier film, une œuvre destinée à se poursuivre sans polémique dans le temps.
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