Un bref guide des films gays
Le film ne le dit pas, mais il le fait. Vous devez deviner son caractère gay ou bisexuel à partir des petits indices. Un jalon : « Queen Christine of Sweden » (Reuben Mamullian, 1933), Greta Garbo embrassant Elizabeth Young sur les lèvres. La véritable relation de Paul Newman avec son ami Captain nous est cachée dans « La chatte sur le toit brûlant » (Richard Brooks, 1958), basé sur la pièce de Tennessee Williams. Plus de transparence dans leurs drames internes : Dirk Bogard dans « The Victim » (Basil Dearden, 1961) ; et Don Murray dans « Storm in Washington » (Otto Preminger, 1962).
Sur la photo, « La reine Christine de Suède » et « La chatte sur un toit brûlant ».
Le dictateur est toujours vivant, mais le cinéma espagnol a fait ses premiers pas, introduisant des slogans politiques, la critique sociale ou l’homosexualité. Dans « Didiff » (Luis María Delgado, 1961), la censure est esquivée par un homme très visiblement gay : Alfredo Alaria est représenté. « Mi querida senorita » (Jaime de Armiñán, 1972) parle du changement de genre de Jose Luis Lopez Vazquez trois ans avant la mort de Franco. Et, en 1978, José Sacchristan, qui avait été libéré, était au casting de « A Man Called Autumn Flower » de Pedro Olea et « Agent » d’Eloy de la Iglesia Un mélange d’homosexualité et de politique.
Sur la photo, « différent » et « ma chère dame ».
De ‘Pepi, Luci, Bom et un tas d’autres filles’ (1980) à nos jours, l’œuvre de Pedro Almodóvar est pleine de gais : Antonio Banderas et Emmanuel Arias (2) dans ‘Laberinto de pasiones’ (1982) avec des titres tels que « In the Dark » (1983), « The Law of Desire » (1987), « Bad Education » (2004) ou encore « Past Lovers » (2013). Autre personnage gay important dans la carrière d’Arias : « La muerte de Mikel » (Imanol Uribe, 1984). Et, ne voulant pas être perfectionniste, ajoutez à la liste « Room in Rome » (Julio Medem, 2010) avec Elena Anaya et Natasha Yarovenko ; « Sorry, I’m Pretty, But Lucas Loves Me » (Dunia Ayaso et Félix Sabroso , 1996); « I Will Live » (1999), d’Alfonso Albacete et David Menkes; « Puppy » (2004), de Miguel Albaradejo; Manu « The Queen » (2005) de Manuel Gómez Pereira; « Chuecatown » (2007) de Juan Flahn; « Animaux » (2012), Marçal Forés; ou Plusieurs films de Ventura Pons : de « Ocaña, Portraits en discontinuité » (1978) à « Amigo/Amado » (1999), « Manjar de amor » (2002) ou « Forasteros » (2008).
Sur la photo, « Chambre de Rome » et « Le Labyrinthe de la Passion ».
4. L’Europe commence à sortir
Un long métrage révolutionnaire : « Sunday, Damn Sunday » (John Schlesinger, 1971), avec Peter Finch et Murray Head. Un cinéaste et écrivain qui n’a pas caché sa vie : Pier Paolo Pasolini, auteur de « Teorema » (1968) ou « 120 jours de Salo ou Sodome » (1975). Autre réalisateur gay italien, surtout créateur : Lucino Visconti, avec Dirk Bogarde et Björn sur les emblématiques Chute des dieux (1969) et Venise Mort (1971) d’Andreessen (3).
Sur la photo, Pasolini et « Mort à Venise ».
Ces cinéastes gays méritent un chapitre à part, dont le travail est souvent provocateur et iconoclaste, tournant souvent autour de l’homosexualité. « Sebastiane » (1976) de Derek Jarman est le long métrage le plus célèbre du Britannique, et il a également réalisé « Caravaggio » (1986), « The Garden » (1990) et Wittgenstein (1993). L’Allemand Rainer Werner Fassbinder a dit au revoir à « Querelle » en 1982, mais avant cela, il nous a servi avec « Les Larmes amères de Petra von Kant » (1972) ou « La loi du plus fort » (1974). De la trajectoire de Gipuzkoan Eloy de la Iglesia (voir point 2 de ce rapport), sauvons aussi ‘La
A Murderer’s Week » (1972), « Hidden Pleasures » (1977), « Colegas » (1982), « El pico » (1983) ou « Bulgarian Boyfriend » (2003), avec Fernando Guillen ·Courvo et Drittans Biba. Enfin, n’oublions pas le Canadien Bruce La Bruce (« Gerontophilia », 2013) ou la Lettone-Allemande Rosa von Praunheim.
Sur la photo, « Jours en Bulgarie » et « Gérontophilie ».
6. Le troisième âge négligé
Les homosexuels dits de troisième génération oubliés par le film ont des œuvres sur eux : Pike in Flanders, « The Staircase » (Stanley Dornan, 1969), avec Richard Burton et Rex Harrison co-écrits ; Love is Strange, 2014 réalisé par la très active question gay Ira Sachs, avec John Lithgow et Alfred Molina et « In 80 Days » (Jose Mari Goenaga et Jon Garaño, 2010), avec Itziar Aizpuru et Mariasun Pagoaga.
Sur la photo, « Staircase » et « Love Is Strange ».
7. Politiquement incorrect
Trois films ont été jugés politiquement incorrects à des moments différents. Au fond, c’est à cause d’une vision très négative, violente ou illégale de l’homosexualité. Que diriez-vous d’Al Pacino et de son entourage dans « The Hunt » (William Friedkin, 1980) ? Et la meurtrière Charlize Theron de « The Monster » (Patty Jenkins, 2003) ? Ou Christophe Paou, le criminel dans « L’inconnu du lac » (Alain Guiraudie, 2013) ?
Sur la photo, « chasse » et « monstre ».
8. Le SIDA « infecte » Hollywood
En 1993, « Philadelphia » de Tom Hanks et Jonathan Demme n’a pas hésité à parler du sida. Et, soutenu par Hollywood. Vous êtes à court de films, romans ou documentaires avec un budget inférieur à zéro ou plus ? Non, l’activiste Robin Campillo a récemment publié « 120 battements par minute ». Plus de titres : « Inseparable Companions » (Norman René, 1989) ; « Wild Nights » (Cyril Collard, 1992) ; « Time » (Stephen Dardry, 2002) ; ou encore « Philip Morris, I Love You ! » (Glen Fcarra et John Requa, 2009), photographié avec Jim Carrey et Ewan McGregor. De même, dans de nombreux autres exemples.
Sur la photo, « Amis inséparables » et « Philadelphie ».
9. Fête, fun et contre-productif !
Parmi les films qui reflétaient le côté ludique des gays, nous en avons retenu deux : The Rocky Horror Show (Jim Sharman, 1975), mettant en scène l’emblématique Tim Curry ; et Les Aventures de la reine Priscilla souvenez-vous »
Desert » (S. Elliott, 1994), mené par Guy Pearce, Terence Stamp et Hugo Weaving. Les connaisseurs ont deux passe-temps : le film déjanté de Divine avec le réalisateur John Waters, et « Don’t Stop the Music ! » (N. Walker, 1980), avec des villageois.
Sur la photo, « Rocky Horror Picture Show » et Divine.
Javier Bardem a eu une rencontre rapprochée avec Jordi Mollà dans « Second Skin » (Gerardo Vera, 1999), le poète Reinaldo Arenas dans « Before Night Falls » réalisé par Julian Schnabel en 2000.
Cuba nous a apporté « Fraises et chocolat » (Tomás Gutiérrez Alea et Juan Carlos Tabío, 1993), mais aussi Jorge Perugorría et Vladimir Cruz ; ou « Longue vie » (Paddy Breathnach, 2015), n’oublions pas de condamner le documentaire
Néstor Almendros et Orlando Jiménez Leal « Inconduite » (1984). En Argentine, Marco Berger, à travers « Plan B » (2009), « Plan B » avec Lucas Ferraro et Manuel Vignau Des films comme Oscent (2011), Hawaï (2013) ou Taekwondo (2016) se spécialisent dans les personnages homosexuels, tous sont attirés par des tensions sexuelles non résolues.
Comme pour le reste de l’article, il est impossible de couvrir tous les films qui dépeignent l’éveil gay dans ce contexte. Il nous en reste (seulement) trois. Dans « La Vie d’Adèle » (Abdellatif Kechiche, 2013), Adèle Exarchopoulos le fait dans les bras de Léa Seydoux. Dans « Quand tu avais 17 ans » (2016), André Téchiné revenait sur ses autres films (comme « Wild Reed » en 1994) avec la complicité de Kacey Mottet Klein et Corentin Fila dans l’environnement. Dans le succès « Call Me By Your Name » (Luca Guadagnino, 2017), le doux Timothée Chalamet tombe amoureux de la mature Armie Hammer.
12. Désirs/besoins d’identité
Le désir/besoin de réassigner le genre, l’identité sexuelle ou les travestis pour avoir leurs films. En 1977, Vicente Aranda signe « Cambio de sexo » avec Victoria Abril. Felicity Hufman est une femme transgenre dans « Transamerica » (Duncan Tucker, 2005). Xavier Dolan travaille avec Melvil Poupaud sur l’identité sexuelle dans « Laurence Anyways » (2012) et François Ozon avec Romain Duris dans « A New Friend » (2014). La Chilienne Daniela Vega l’a emporté avec « An Amazing Woman » (Sebastián Lelio, 2017). Si on le ramène à l’enfance, c’est le « garçon manqué » français (Céline Sciamma, 2011).
La statuette dorée de l’Académie d’Hollywood a aidé la carrière de certains films aux intrigues homosexuelles. En plus de « Philadelphia » (Jonathan Demme, 1993), ils ont été plus ou moins nominés pour « Brokeback Mountain » (Ang Lee, 2005), avec Jake Gyllenhaal et Heath Ledger ; « Carroll » (2015), avec Cate Blanchett et Rooney Mara, et réalisé par Todd Haynes, également auteur de Far From Heaven (2002) et Moonlight (2016), Barry Jenkins remporte l’Oscar du meilleur film.
« Brokeback Mountain » et « Moonlight » sur la photo.
Femmes contre femmes… ou femmes pour femmes : le tout en l’honneur du groupe Mecano et de ses chansons mythiques. Si l’on se tourne vers le Hollywood classique, on retrouve la lesbienne Shirley MacLaine, victime de « diffamation » (William Wyler, 1961), et amoureuse d’Audrey Hepburn. Il y a aussi deux films contemporains intrépides, heureusement : « Go Fishing » de Rose Troche en 1994 ; et le suédois « Fucking Åmål » (1998), de Lukas Moodysson avec les jeunes Rebecka Liljeberg et Alexandra Dahlström.
15. Afrique et Asie, des cas différents
Si dans les films européens et en Amérique on voit l’homosexualité persécutée ou harcelée, que dire d’autre des films d’autres latitudes ? Leslie Cheung et Tony Leung se sont enfuis à Buenos Aires pour vivre librement dans Happy Together (1997) du réalisateur hongkongais Wong Kar-wai. Dans « Wounds » (John Trengoff, 2017), la douleur de vivre l’amour et le sexe sans limites est transférée sur le sol sud-africain.
Sur la photo, « Happy Together » et « Wound ».
Il y a trois superproductions de gays dedans. Deux d’entre eux, rôles au premier plan : « Le mariage de mon meilleur ami » (PJ Hogan, 1997), avec Rupert Everett, et « Better… Impossible » (James L. Brooks, 1997), avec Greg Kinnear. Et un gay caché…